Grisolles se souvient du 6 mai 1944.

Chaque année, le 6 mai, notre commune rend hommage aux résistants victimes de la barbarie nazie, mais aussi à toutes celles et ceux qui ont incarné, dans l’ombre, l’esprit de solidarité et de courage durant la Seconde Guerre mondiale.

Une résistance locale déterminée

Pendant l’Occupation, un réseau de résistance s’est structuré à Grisolles. Spécialisé dans le sabotage, il ciblait notamment les camions d’essence et les voies ferrées — nerfs logistiques de l’armée allemande.
À côté de ces actions offensives, d’autres formes de résistance s’exprimaient : la fabrication de fausses cartes d’alimentation, l’accueil d’hommes traqués, la dissimulation d’opposants au régime de Vichy. Une mobilisation discrète mais résolue, portée par des citoyens ordinaires engagés pour la liberté.

La tragédie du 6 mai 1944

Dans la nuit du 5 au 6 mai 1944, à la suite d’une dénonciation, la Gestapo lance une vaste rafle. 37 habitants de Grisolles et 4 Républicains espagnols sont arrêtés.
Avant leur transfert vers la prison Saint-Michel à Toulouse, ils sont regroupés dans une maison située au 42-44 rue des Déportés, alors siège de la Kommandantur allemande. Aujourd’hui, une plaque y rend hommage à ces victimes de la répression.

 Treize déportés, six survivants

Parmi les personnes arrêtées, treize furent déportées.
Huit périrent dans les camps :
Henri Bégué, Jean Astre, Lucien Gay, Marcel Gazagne, Pierre Bousquet, Michel Labrune, Joseph Massot et Jean Dardier.
Les six survivants revenus à Grisolles furent : Jean Lacaze, Manuel Alberca, Joseph Alberca, Octave Carton, Émile Gazé et Charles Delboulbès.

Un hommage vivant et intergénérationnel

Chaque année, cette maison devenue lieu de mémoire accueille une cérémonie commémorative rassemblant élus, citoyens, anciens combattants, militaires, porte-drapeaux et jeunes du Conseil Municipal des Jeunes.
Un moment solennel marqué par les discours, le dépôt de gerbes et la minute de silence, dans un esprit de transmission et de recueillement.

Un témoignage bouleversant

Temps fort de cette édition 2025 : la lecture d’une lettre poignante d’Henri Bégué adressée à sa mère, Marie-Céleste Borredon, lors de sa libération par les Canadiens au camp de Sandbostel.
C’est Monsieur Gabriel Marty qui a lu cette lettre, émouvante et pleine d’espérance, désormais conservée comme un trésor de mémoire familiale. (photo jointe)

🌹 Se souvenir est un devoir. Le transmettre, une responsabilité. Cette phrase résonne avec force lorsqu’il s’agit d’honorer la mémoire de celles et ceux qui ont résisté à l’oppression et sacrifié leur liberté, voire leur vie, pour défendre des valeurs universelles comme la liberté, la fraternité et la justice. Se souvenir, c’est refuser l’oubli et l’indifférence. Transmettre, c’est faire vivre cette mémoire dans les cœurs et les consciences, génération après génération. Car sans mémoire, il n’y a pas d’avenir éclairé. Ce double engagement est la clé d’une société vigilante, solidaire et profondément humaine, à l’abri des dérives du passé.

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